Le Cercle (disparu) des Gadz’Arts.
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Après la première guerre mondiale, dans l’euphorie
des “années folles”, le groupe des Alpes Dauphinoises qui compte 130 membres,
aspire à la notoriété. “Il faut le stabiliser et l’asseoir sur des bases solides
!” déclare son Président Riboud.
Grâce à de généreux donateurs -Keller entre autres - le Groupe se trouve à la tête d’un actif constitué par un titre de rente de 4% d’une valeur de 21400 francs (106.000 f.a. 2000) et 3.800 francs (19.000 f.a) de mobilier. Ces moyens permettent de créer en 1920 un Cercle, sis au premier étage du 3, Rue de la République dans un appartement loué 800 francs par an pour un bail de 12 ans.
Ce Cercle est tenu par un permanent Monsieur Boulanger, appointé 1500 francs par an pour six après-midi de présence par semaine. Un téléphone le 9-73 attendu pendant cinq mois malgré les démarches de camarades bien placés, est à la disposition de tous. On engage vivement les jeunes Gadz’Arts qui continuent leurs études à l’Insti (actuel INPG) ou faisant leur Service Militaire au 4° Génie, à fréquenter ce Cercle où ils doivent “s’y sentir comme chez eux”. Et la vie s’installe dans ce cercle .
Chacun apporte son écot : Ferrand (Cluny 02), des armoiries “Arts et Métiers”. Viallis une pendule pour remplacer les bronzes d’art qu’il a fallu restituer à leur propriétaire, le Ski-Club Alpin. La Société, quant à elle, a offert un buste du Duc de la Rochefoucault-Liancourt.
Les Présidents qui se succèdent font une active propagande pour inscrire de nouveaux Sociétaires. Il leur en coûtera 50 francs (186 f.a.) de droit d’inscription et 20 francs (114 f.a.) de cotisation annuelle. Le Trésorier Philibert (Aix 1886) s’emploie à les recouvrer (difficilement) et vers 1929, affolé par la dépréciation de son titre de rente, il se demande : “ Dois-je douter du crédit de la France...”.L’assiduité aux réunions parait exemplaire. Si l’on ne peut y assister on s’excuse par lettre...
Que reste t-il de cette époque ?.. Dans la rue de la République, le bâtiment d’origine N°3 a disparu, remplacé par un immeuble style 1950. La pratique de l’excuse écrite et même orale s’est perdue avec le temps... Seule, reste permanente (de nos jours on dirait perenne), la difficulté à recouvrer les cotisations...
Nota : En ultime hommage au Franc qui va nous quitter, nous avons actualisé les francs d’année ancienne en francs 2000. Ces valeurs apparaissent entre parenthèses et sont repérées f.a. L’indice de déflation appliqué nous a été communiqué par la Banque de France (barème mis à jour le 20/03/01).
Texte de Jean Serres, Ai. 44